Manuscrits de la bibliothèque bénédictine de Saint-Mihiel

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Origine

La bibliothèque de l'ancienne abbaye bénédictine de Saint-Mihiel est toujours abritée dans ses bâtiments d'origine. Ses collections sont constituées autour du noyau originel appelé fonds bénédictin, qui contient aujourd'hui près de 9000 volumes, dont 58 manuscrits du IXe au XVIe siècle. L'intégrité des collections a souffert de dispersions au début du XIXe siècle ; les combats et les actes de vandalisme de la Première Guerre mondiale ont aussi provoqué de nombreuses pertes. 15 manuscrits sont toujours manquants sur les 73 recensés dans le Catalogue général de 1861.

Bibliographie

Catalogue général des manuscrits conservés des bibliothèques publiques des départements, t. III, Paris, 1861, p. 511-539.

COLLIN-ROSET (Simone), "Le catalogue des manuscrits de l'abbaye de Saint-Mihiel (1779)", Lotharingia, tome XV, 2009, p. 5-72.

Mots clés lieux

Les noces de Philologie et de Mercure

Cote/Cotes extrêmes

Z 30 (Cote)

Date

XIe siècle

Description physique

In-quarto sur vélin, 18,2 x 15,5 cm. Reliure en basane, titre frappé.

Origine

Bibliothèque bénédictine de Saint-Mihiel

Présentation du contenu

Au catalogue de Saint-Evre (fol. 146 r°) : "Martianus de nuptiis filologie cum trivio et quadrivio volumen I".

Le roman allégorique des Noces de Philologie et de Mercure écrit au Ve siècle par Martianus Capella peut être appelé « le livre de chevet des écoliers » au Moyen-Age (P.Riché). Il montre les sept arts libéraux, sous les traits de sept femmes, allant assister à des noces et exposant à cette occasion ce qu'elles apportent en cadeau. On a là le programme des connaissances profanes au Moyen-Age, organisé en deux cycles, le trivium (les trois matières littéraires : Grammaire Dialectique Rhétorique) et le quadrivium (les quatre matières scientifiques : Géométrie Arithmétique Astronomie Musique). La connaissance de la science profane à travers les sept arts libéraux est considérée comme indispensable à la compréhension de l'Ecriture sainte et à la culture d'un chrétien.

 L'ouvrage de Martianus Capella paraissait si important aux maîtres des écoles monastiques que l'un deux, Notker de Saint-Gall, le traduisit en allemand dès le début du XIe siècle pour ses élèves qui connaissaient mal le latin.

 Le livre présenté ici provient de l'abbaye de Saint-Mihiel. Il s'agit d'un exemplaire commenté du traité de Martianus Capella, comme l'indique le titre : Incipiunt Glosae. VI. Libri de Geometria (Ici commence le commentaire sur le livre VI traitant de la géométrie) (fol. 174 r°). Selon une méthode pédagogique courante, le commentaire, après une introduction de quelques lignes, (donnant l'étymologie du mot géométrie, du grec , la terre, et metron, la mesure, et faisant référence à un passage biblique Daniel, 3, 46- où les Chaldéens mesurent « géométriquement » le feu dans la fournaise des trois Hébreux) reprend les uns après les autres les mots du texte de Martianus et les explique ; les mots commentés sont marqués par un signe.