Personnalités meusiennes liées aux sports
En matière de sport, le département a vu naître des athlètes et pionniers dans un grand nombre de disciplines. Malgré une paternité disputée, le Meusien Pierre Michaux fait ainsi course en tête pour l’invention de la pédale à vélo. Dès 1867, son fils Ernest et lui sont les champions incontestés de la fabrication en série de vélocipèdes.
Au XXe siècle, les sports collectifs ont fait briller la Meuse grâce à ses clubs (Bleues de Bar, championnes de France de basket-ball en 1949 et 1950) ou à des personnalités hors-normes comme Jean-Paul Beugnot (qui a révolutionné le basket-ball) ou Michel Vannier (élu meilleur joueur de rugby en 1957 et 1958).
D’autres sportifs de haut niveau leur ont succédé en ce début de XXIe siècle avec l’émergence d’athlètes locaux comme le cycliste Anthony Roux, formé à l’US Thierville, les médaillés olympiques Benjamin Rondeau et Germain Chardin qui ont fait rayonner l’aviron verdunois ou récemment le barisien Félix Bour, sacré champion de France du 10 000 mètres en 2024.
Lors de son passage en Meuse le 29 juin 2024, la Flamme olympique a circulé entre les mains de plusieurs autres champions et championnes : Fabrice Leclerc en aviron, Julien Longeau en tennis de table adapté, Manon Roels en parabadminton, Nina Rinaldi en natation handisport, Abdelkader Kenane en course à pied…
Michaux et « l’invention » du vélocipède
- Affiche pour l’inauguration du Monument Michaux, avec courses, 1894.
- Extrait de la délibération du conseil municipal de Bar-le-Duc décidant la création d’un monument dédié aux Michaux, 11 mars 1893.
À la suite à la souscription lancée en 1893 par la presse sportive pour élever un monument à la mémoire des « pères de la vélocipédie », Pierre et Ernest Michaux, le conseil municipal de Bar-le-Duc décide d’ériger l’édifice situé à l’intersection de la rue Maginot et de la rue du Bourg. Celui-ci sera inauguré solennellement le 30 septembre 1894.
Né le 25 juin 1813 à Bar-le-Duc, Pierre Michaux, artisan serrurier français, occupe une place unique dans l'histoire du cycle. Pierre Michaux aurait inventé la pédale en adaptant une manivelle pour faire tourner la roue avant d’une draisienne. Si la paternité de cette trouvaille est controversée, le Barisien reste cependant le premier fabricant connu de vélocipèdes en série, une production qu’il développa en 1867 avec son fils Ernest.
Archives dép. de la Meuse, cote E dépôt 460 / 1868
Les champions de l’association Les Bleus de Bar
De nombreux sports étaient pratiqués au sein de cette association très polyvalente, tels que le basket-ball, l’athlétisme, les sports d’épées, la gymnastique.
- Les Bleus de Bar, champions de Meuse 3e série lors de la saison 1932-1933, 26 mars 1933.
Cette photographie prise le 26 mars 1933 montre l’équipe championne de Meuse 3e série lors de la saison 1932/1933. Elle permet de comparer les équipements d’hier et d’aujourd’hui. Les joueurs portent ici des maillots à manches longues en coton épais. Ces maillots sont alors souvent blancs ou dans des teintes unies, sans aucun logo ou emblème qui pourrait distraire de leur objectif principal : distinguer clairement les équipes adverses sur le terrain ! C'est une époque de simplicité et d'uniformité, où le maillot de foot est plus un moyen qu'une fin en soi. L'aspect visuel du sport est encore en développement ; néanmoins, c'est durant cette période que le maillot commence à se forger une place indélébile dans l'histoire et la culture du football.
- Ski sur les pentes de Popey à Bar-le-Duc, 1941.
Lorsqu’il y avait des chutes de neige suffisamment abondantes, les licenciés d’associations sportives comme les Bleus de Bar s’adonnaient à la pratique du ski notamment sur les pentes de Popey. Le secteur de Popey est devenu aujourd’hui la zone industrielle de la Grande terre.
- Les bleus de Bar, équipe de basket-ball, 1948-1949.
Jean-Paul Beugnot (1931-2001) est reconnaissable à sa grande taille (2,07 m). Alsacien de naissance, il commence sa carrière au sein de l’équipe barisienne de basket-ball. Il est sélectionné 68 fois en équipe de France et joue les Jeux olympiques de 1952, 1956 et 1960. Il marque 1 068 points durant sa carrière en sélection nationale. Il a révolutionné son sport à l’époque en étant un « intérieur » polyvalent (aujourd’hui « pivot »), avec une très bonne vision du jeu, en s’appuyant notamment sur son physique hors-normes. Membre important de la fédération française de basket-ball, Jean-Paul Beugnot en est le vice-président de 1988 à 1992. La ville de Bar-le-Duc lui a rendu hommage en donnant son nom à un gymnase.
- Pierre Sauvageot, vice-champion de France de fleuret en 1949, vers 1949.
L’association sportive des Bleus de Bar avait une section « épée », dont une équipe compétitrice au niveau national en fleuret et en escrime. Issu de cette association, Pierre Sauvageot est vice-champion de France lors des championnats de France 1949.
- Les Bleuettes, équipe féminine championne de France de basket-ball lors des saisons 1949 et 1950.
L’aventure débute en 1942 pour les emblématiques basketteuses barisiennes et les succès ne tardent pas à arriver. Outre plusieurs titres de championnes de Meuse et de Lorraine, les « Bleuettes » décrochent notamment le titre de championnes de France en 1949 puis en 1950. Suivant l’évolution des structures sportives, l’équipe féminine s’intègre au BACC en 1954, puis à l’actuel CSLB (Club sportif laïque barisien).
Dans le cadre de la Grande collecte des archives du sport, la numérisation de documents est une solution qui permet de rendre les originaux à leur propriétaire tout en conservant une trace du patrimoine sportif dans les collections publiques. Des coupures de presse et des photos relatives aux « Bleuettes » pour la période 1949-1971 ont ainsi été confiées aux Archives départementales de la Meuse pour constituer un fonds de copies numériques.
Archives dép de la Meuse,
cotes 90 NUM 018R - 90 NUM 53R - 90 NUM 42 - 90 NUM 31R - 274 J 1
Doc. originaux : coll. part.
Michel Vannier
Né à Étain le 21 juillet 1931, Michel Vannier commence sa carrière au SAV rugby Verdun où il est vite repéré pour ses qualités au pied. Durant dix années, il a joué pour le XV de France, au poste d’arrière. Il a été auréolé de deux titres du tournoi des Cinq nations (ancêtre des Six nations), en sélection nationale. Il a aussi été élu par ses pairs meilleur joueur du Monde deux années consécutives en 1957 et 1958. Malgré une grave blessure au genou, en 1958 lors de la tournée en Afrique du Sud, il est rappelé en équipe de France en 1960. Il finit sa carrière en tant qu’entraineur-joueur au sein du club de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) qui bat le champion de France en titre Agen lors de la saison 1963. Michel Vannier décède brutalement le 28 juin 1991. Une tribune du stade Léo Lagrange Chalon-sur-Saône, inaugurée en 2021, porte son nom.
En 2024, M. Daniel Vannier a fait don aux Archives de la Meuse des documents provenant de son frère Michel Vannier.
- Passeports de Michel Vannier, 1958-1960 et 1960.
Durant sa carrière internationale en équipe de France, Michel Vannier a de nombreuses fois voyagé sur les terres du rugby mondial. Il a joué en Nouvelle-Zélande face aux mythiques All Blacks, en Argentine contre les Pumas et également en Afrique du Sud face aux célèbres « Springboks », champions du Monde en 2024. La vie de sportif de haut niveau lui a permis de découvrir de nombreux pays, comme en témoignent ces deux passeports.
- Michel Vannier lors du match Irlande-France (3-5), Dublin, 22 janvier 1955.
Cette photographie de la rencontre du tournoi des Cinq nations 1955, opposant l’Irlande à la France, montre Michel Vannier en train de botter.
- Michel Vannier lors du match Nouvelle Zélande-France (13-6), Wellington, 22 juillet 1961.
Cette photographie témoigne de l’avant dernier match de Michel Vannier avec le XV de France face à la Nouvelle-Zélande à Wellington.
- Extrait de l’interview de Daniel Vannier sur la carrière de son frère Michel Vannier, international français de rugby, juin 2024.
International français, le rugbyman Michel Vannier marque de son empreinte l’ovalie des années 1950-1960. C’est d’abord en jouant au football qu’il se fait rapidement remarqué par l’entraineur du SAV Rugby. Ses débuts sont fulgurants : classé 3ème au concours du jeune joueur en 1948, il en sort vainqueur les deux années suivantes. Interviewé en 2024, son frère Daniel retrace la suite de ce parcours sportif d’exception. L’extrait se conclut par les origines du surnom « Brin d’Osier » donné au joueur.
Archives dép. de la Meuse,
cotes 309 J (doc. originaux : coll. part.) - 309 J 143 - 309 J 153 - 309 J